La Planeterrella

 

L'origine du phénomène des aurores polaires (aurores boréales au nord, et aurores australes au sud) n'a commencé à être connu qu'au début du XXème siècle, grâce aux travaux de Kristian Birkeland. Celui-ci fait en 1896 l'hypothèse que les aurores polaires sont le résultat de l'interaction du vent solaire avec le champ magnétique et l'atmosphère terrestre. Pour confirmer cette hypothèse, Birkeland imagine l'expérience de la Terrella : dans une chambre à vide, il suspend une sphère magnétisée reliée électriquement à une des électrodes d'une source de tension, et place l'autre électrode face à la sphère. Une décharge électrique partielle apparait alors sous la forme d'arcs faisant le tour de la sphère. Dans cette expérience, le sphère représente la Terre avec son champ magnétique, le vide représente l'état de la haute atmosphère terrestre au delà de 100 km d'altitude, et l'électrode simule le vent solaire.

Ce premier modèle analogique permit par la suite à Carl Stormer d'établir une théorie explicative de la formation des aurores polaires. En 2008, Jean Lilensten, directeur de recherches à l'Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble, entreprend la construction d'une nouvelle expérience qui généralise la Terrella, en introduisant plusieurs sphères mobiles, en rotation sur elles-mêmes, et représentant des planètes différentes, ou bien des systèmes planètes-satellites. Ce nouveau montage, baptisé Planeterrella, permet de simuler le phénomène des aurores sur les différentes planètes du système solaire. Il a par exemple été utilisé pour mettre en évidence l'existence d'aurores de couleur bleue dans l'atmosphère de la planète Mars.

Lucien Périsse, membre du club d'astronomie Jupiter de Riorges, a entrepris avec les conseils de Jean Lilensten la réalisation d'une Planeterrella. Celle-ci peut être présentée au public pour montrer et expliquer le phénomène des aurores polaires, et le rapport qu'entretient la Terre avec le Soleil au travers du vent solaire, un flux de particules chargées qui se trouve partiellement piégé par le champ magnétique terrestre, et finit par exciter les molécules et atomes de la haute atmosphère terrestre pour donner naissance au phénomène lumineux et coloré des aurores. C'est aussi l'occasion d'aborder une discipline scientifique nouvelle, la météo de l'espace, qui cherche à comprendre et à prévoir l'effet des interactions entre le Soleil et la Terre.

Dans le contexte de l'astronomie amateur, cette maquette scientifique est une première, très peu de Terrella ou Planeterrella ayant été réalisées dans le monde, la plupart dans le monde universitaire.

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